Sois bourré ou meurs en essayant.

“Pour savoir qu’un verre était de trop, encore faut-il l’avoir bu.” affirme Georges Courteline. C’est pour cela que je me force le plus possible de savoir quels sont les verres de trop.
Bien entendu, quand on parle d’alcool en Écosse, tout le monde pense au whisky. Cependant, ce thème est bien trop important pour que je me risque à faire un article aussi tôt après le début de mon voyage.
Je n’ai pas eu le temps, ou plutôt pas pris le temps, de goûter à de nombreuses variantes de whisky. Je vais plutôt vous parler des différents endroits où il est possible de boire.
L’Écosse, ce pays réputé pour sa mauvaise nourriture mais ses bons alcools, possède de nombreux endroits où boire un verre.
Tout d’abord, il y a les classiques pub. Ils ressemblent un peu à nos bars français, souvent avec une télévision qui retransmet en direct les matchs les plus importants, qu’importe le sport.
Il y a diverses choses à savoir à propos des pubs. Tout d’abord, en Écosse, la législation sur l’alcool est très stricte. Il est interdit de vendre à des mineurs (en dessous de 18 ans) et contrairement à la France, cette règle est appliquée.
Même lorsqu’ils ont clairement plus de vingt ans, les Écossais ne sont pas étonnés lorsque le barman demande une preuve de leur âge. L’ambiance d’un pub est quelque chose à vivre un soir de match. Attention cependant, en Écosse le sport a un caractère sacré. Il est interdit de soutenir la mauvaise équipe dans un pub.
De plus, les Écossais haïssent et méprisent les anglais. Si le match diffusé contient une équipe anglaise, la seule chose à savoir, c’est qu’il faut soutenir l’autre équipe.
La dernière remarque concernant les pubs, c’est qu’il ne faut pas confondre un “bar” et un pub. Peut-être qu’il ne s’agissait que d’une exception, mais je suis passé devant un “bar” japonais.
Intrigué par cela, je me suis empressé d’entrer dedans pour voir quelles bières étaient proposées. Et à mon plus grand malheur, ce “bar” signifiait restaurant.

Suite à cette déception, je me suis donc dit que j’allais consommer de l’alcool tranquillement dans ma chambre.
Malheureusement, la législation joue encore dans ce domaine. Afin de lutter contre l’alcoolisme, une loi locale interdit la vente d’alcool (et de cigarette) après 22h. En dehors de ce légèr inconvénient, il n’y a rien de bien notable concernant la vente d’alcool dans les magasins.

Mais quel est intêret de boire seul quand on peut boire en groupe ? Aucun, et c’est pourquoi finalement pour boire de l’alcool il est recommandé pour les étudiants et membre du staff de l’université d’aller à Teviot.
Teviot est le lieu de vie central de l’université d’Edinburgh. Il s’agit d’un château au coeur du campus. Pour y rentrer, il faut être soit membre de l’université, soit invité.
Teviot est composé de nombreuses salles, chacune ayant sa propre ambiance. Il y a par exemple la “library”, qui est assez jolie, avec des étagères de livres très anciens (protégés par des vitres bien sûr, ils ne sont pas en libre accès). Il me semble qu’il s’agit du cœur de Teviot.
Il y a également de nombreuses salles qui servent uniquement à manger et à boire des cafés. Si la nourriture n’est pas horrible, ils oublient peut-être qu’ils s’adressent à des étudiants, et les prix sont un peu élevés.
Si l’on veut retrouver l’ambiance d’un pub dans Teviot, c’est possible, il suffit d’aller dans une salle qui regroupe tous les amateurs de sports affalés devant la télévision à boire de la bière. Je crois qu’il y a encore 4 ou 5 salles dont je n’ai pas compris l’utilité.
La salle la plus importante (et c’est pourquoi je la garde pour la fin) est la salle de musique. Il s’agit un peu d’un mélange entre une salle de concert et d’une boîte de nuit. Elle se trouve au plus profond du château. Je crois que si l’on est un groupe de musique on peut s’entraîner dans cette salle, mais la nuit venue, les étudiants viennent enflammer le dance floor avec des danses endiablées dans une ambiance survoltée.
En pleine journée cette salle est souvent vide, même si elle reste ouverte. Ainsi il est, je crois, possible de s’entraîner qu’importe l’heure de la journée.

Souriez, vous êtes filmés !

 

 

 

 

 

Benjamin Franklin a dit “Un peuple prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre et finira par perdre les deux.”
Mais qu’aurait-il dit de l’Écosse où, les systèmes de vidéosurveillance sont présents partout ? Dans toutes les rues, il y a des panneaux CCTV indiquant la présence de caméra.
Il y a parfois même 4 caméras sur la même façade. Combien de fois et suivant quel plan ses caméras sont elles surveillées ? Et bien c’est simple, n’importe qui peut jouer à Big Brother. Oui même toi qui n’a rien de mieux à faire en ce moment. En effet, ce système de surveillance n’est pas relié à un central qui nous assure (selon la confiance qu’on lui accorderait bien sûr) supprimer les vidéos au bout d’un certain moment.
Les vidéos sont transmises en direct, ou en très léger différé, sur des sites internet facilement trouvables.
Ainsi, on est constamment potentiellement surveillé. Les Écossais vivent donc en admettant que chacun de leur mouvement dans la rue et les bâtiments publics était vu.
Comment les autorités ont réussi à faire passer ce système ? Je n’en sais rien, sûrement grâce à leurs affiches de propagande, et leur slogan digne de Jimmy Punchline. Combien de personne l’utilisent pour dénoncer ses voisins ? J’espère qu’il n’y en a pas tant que ça.
J’ose me dire que finalement ça n’a surtout qu’un effet dissuasif.

Peut-être même qu’ils n’utilisent ce système non pas pour surveiller et lutter contre le crime, mais pour lutter contre une malédiction assez répandue en Écosse… La rouquinitude.
Je ne vais pas vous refaire l’exposé de Cartman dans South Park (Saison 9 épisode 11) à propos des roux. Mais sachant qu’à cause de leur peau trop blanche, les rouquins ont peur des rayons du soleil, l’Écosse est donc l’endroit rêvé pour que les roux se développent.
D’ailleurs, les contacts physiques sont également rares. Généralement, on ne fait la bise à personne, et on ne sert la main que très rarement. Il me semble que l’on ne sert la main que la première fois que l’on croise quelqu’un (dans sa vie).
La rouquinitude se transmettrait-elle par le contact physique ? Je me renseignerai. Cette hypothèse semble probable, vu que malgré le climat favorable, les roux ne sont pas majoritaires en Écosse, mais pour combien de temps encore…

20140414_204235[1]Une propagande bien jolie, pour encourager la surveillance du peuple par le peuple !

 

J’ai testé pour vous : la nourriture écossaise.

Jean Anthelme Brillat-Savarin, né le 1er avril 1755 a dit ” Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es.”
Cette citation a l’air particulièrement pertinente en ce qui concerne l’Écosse. En effet, on y trouve à boire et à manger. Le plat national, le haggis ressemble vaguement à de l’andouillette.
Il s’agit de panse de brebis farcie, avec des morceaux de poumons, de fois, de cœur, avec quelques épices. Je vous entends d’ici : “Ça n’a pas l’air appétissant” et bien… vous avez raison.
De toute façon, on ne peut pas vraiment dire qu’il y a une culture de la nourriture en Écosse. Même les pigeons l’ont bien compris, et contrairement aux grandes villes comme Paris où à la moindre miette de pain par terre une horde de ces Columbidae se rue pour manger, il n’y a en tout et pour tout que deux pigeons à Edinburgh. Et encore ces deux pigeons se trouvent fièrement devant un restaurant qui s’appelle “The Mosque Kitchen” qui ne sert rien d’écossais.
Le nombre de pigeons dans la capitale est sûrement l’origine du dérèglement de la faune et de la flore. En effet, malgré le fait que l’on soit au mois d’avril, donc en plein milieu du printemps, la plupart des arbres n’ont plus de feuilles. Il m’est donc avis que, sous ses airs de parasite, le pigeon (souvent surnommé le “rat volant” par ses détracteurs) aide la nature à se développer.

Et dire que tout ceci n’est finalement causé que par la mauvaise qualité de la nourriture écossaise

Enfin, il est impossible de leur en vouloir, à chaque pays sa spécialité. L’Écosse n’a clairement pas choisi la nourriture mais le whisky et le kilt.
Le kilt est un habit traditionnel écossais. Je pense qu’il reflète un certain patriotisme voir même un amour de sa famille. Le kilt est aux écossais, ce que les armoiries sont aux familles de France. Il s’agit clairement d’un habit viril. En effet sous ses allures de jupe pour gamine, le kilt sert en fait à montrer que malgré le temps à ne pas laisser un pigeon dehors, l’homme est fier. Il n’a pas froid. Contrairement à tous ces touristes qui se baladent en blouson et pantalon, le pur Écossais n’a qu’un kilt, et un T-shirt manche courte.
J’envisage d’ailleurs personnellement de rejoindre un clan pour avoir un kilt en cadeau. En effet, me l’acheter par moi même est impossible, le kilt de bonne qualité coûtant environ £700

Le fameux poulet patate du Mosque Kitchen

 

Le fameux poulet/patates du Mosque Kitchen qui doit attirer les deux pigeons.

La pluie et le beau temps

Comment parler de l’Écosse, ce pays avec de si beaux paysages, de si belles collines, sans parler de son temps parfait ?

Bien sûr, si vous voulez avoir chaud, ou pouvoir vous déplacer en T-shirt, l’Écosse n’est pas pour vous. Mais par contre si votre vœu le plus cher est d’absolument éviter les coups de soleil, si vous avez une écharpe particulièrement jolie et que vous souhaitez la porter tout le temps, l’Écosse devrait vous ravir.

La fraîcheur du temps et les bourrasques de vent qui feraient s’envoler le parapluie du touriste qui oserait bafouer la toute puissance de la pluie empêche toute tentative de bronzage ou autre agression solaire.
En effet, cela fait déjà une semaine que j’y suis, et même s’il n’y a pas eu tant de pluie que ça, le soleil n’a jamais vraiment tapé.
Il est intéressant de noter qu’un proverbe écossais dit qu’une journée sans pluie est une journée de perdu, et qu’étrangement je ne me suis jamais perdu.
D’ailleurs, pour en revenir sur le sujet de l’écharpe, il est notable (et regrettable) que les écossais-e-s ne savent pas porter l’écharpe. En effet, il n’existe qu’une unique façon de porter l’écharpe. Cette façon est d’ailleurs naturellement appelée “Parisian knot”. Cette méthode a le mérite non seulement d’être esthétique, mais aussi d’être la plus économe en énergie. Il est donc légitime de se demander pourquoi les écossais s’efforcent-ils à faire dans l’originalité.
J’aurais aimé apporter un début de réponse dans cet article, mais malheureusement à chaque fois que je leur demandais des précisions sur le noeud d’écharpe, ils me répondaient non pas en anglais britannique, ni même en anglais américain, mais bien en anglais écossais. (Il est d’ailleurs tout à fait possible qu’un de mes futurs articles se consacre uniquement à cet accent tellement il y a de chose à dire)

Normal me diriez vous car je suis en Écosse. Cependant, l’accent écossais est horrible pour n’importe quel néophyte. J’utilise donc continuellement la méthode du “yeah, ok” ponctué de manière périodique par des “Sorry, I’m french”
Mais le problème ne vient clairement pas de moi. Une rumeur dit même que les écossais entre eux ne se comprennent pas et que c’est pour cela qu’ils veulent devenir indépendant. “Si personne ne nous comprends, on ne veut être affilié à personne”

 

Je vous joins gracieusement une vue de mon bureau, sachez que même si il fait beau,il fait toujours froid.20140410_192936[1]

Le thé, c’est sacré.

Le thé, c'est sacré !En Écosse, dans toutes les chambres d’hôtel ou de Bed & Breakfast, il y a les outils nécessaires pour faire du thé. Bien entendu, si vous êtes un grand consommateur de thé, il est toujours possible de demander plus de sachet de thé. Il est d’ailleurs tout à fait possible de mettre un nuage de lait ou encore du sucre dans son thé. Et ce, sans aucune remarque désobligeante.

Si vous n’êtes pas adepte du thé, le café aussi est mis à disposition. Mais le café n’est vraiment pas bon.

 

Putain, il fait froid ici…

“Putain, il fait froid ici…” tels furent mes premiers mots en Écosse. Cette phrase n’est certes pas très belle, mais je pense qu’il n’y a rien mieux pour commencer un blog que le commencement.

Pour être honnête, j’aurai préféré raconter des problèmes que j’ai eu à l’aéroport, mais (mal)heureusement je n’en ai eu aucun. Même Air France a eu la mauvaise idée de ne pas avoir de retard, de grève ou de me donner n’importe quelle autre raison légitime de me plaindre.

Il y a bien eu ce petit moment de racisme ordinaire lors de l’enregistrement/fouille des bagages, mais rien de transcendant.  (C’est d’ailleurs ce qui est triste avec le racisme ordinaire, c’est qu’il est ordinaire…) L’hôtesse qui faisait l’enregistrement des bagages pose diverses questions sur le contenu des sacs à tous les passagers. Arrivant à mon tour, je tends mon passeport et  me prépare à répondre “Non, je n’ai pas de produit liquide. Non, je n’ai ni ciseaux ni coupe ongle. Oui j’ai un ordinateur.” Mais elle commence par une question que je n’avais pas anticipé : “Parlez vous français ?” Je veux bien croire qu’avec un passeport français on ait du mal à parler anglais, mais français me semble être normal. D’ailleurs j’ai été le seul à subir cette question. Pour finir sur cette anecdote, je citerai du Sniper “Est-ce mes baskets qui font ça ? Je n’crois pas. Est-ce ma tête qui ne passe pas ? Je n’sais pas”

 

Une fois arrivé en Écosse, pour ne rien gâcher du stéréotype, il pleuvait et faisait froid. Là  bas, tout est pareil mais tout est également différent.

Le plus choquant reste les transports en communs. Je n’ai toujours pas trouvé de plan indiquant les endroits où se rendent chaque bus du coup j’ai tenté une seule fois sans vraiment être sûr de ma destination. J’ai appris deux choses, il faut faire l’appoint quand on entre dans le bus car le chauffeur ne rendent pas la monnaie, et quand on veut monter dans un bus, il faut faire la queue à l’arrêt, et c’est un système de FIFO. Il semble inacceptable de dépasser quelqu’un dans une file d’attente. J’aimerai bien voir ce genre de système instauré à Paris : Les gens faire la queue pour entrer dans un métro à Châtelet-les-halles.